« A contrario des autres enfants de mon âge, ma mère ne me lisait pas de contes de fées le soir avant de me coucher. Non, elle, elle préférait me raconter l'histoire de notre famille. Comment elle avait rencontré mon père un soir d'été dans le parc en bas de chez sa mère, comment elle avait apprit qu'elle m'attendait, enfin plein de chose qui concernait l'histoire familiale quoi. Pour elle, c'était ridicule de raconter des histoires de princesses alors que la vie ne ressemblait en rien à ce que celles-ci vivaient dans les contes de fées. Ben oui quoi, vous avez déjà lu un conte de fée ou la princesse a des parents divorcés ? Non bien évidemment. Deux princesses ne sont jamais éperdument tombée amoureuse l'une de l'autre non plus. Oh bien sûr ma grand mère paternelle a bien essayé de me faire aimer ce genre de livres, mais elle n'a jamais réussi, à son grand désespoir d'ailleurs. Jusqu'à l'âge de dix ans, tout allait bien dans ma famille, mon père ce riche avocat et ma mère cette grande styliste reconnue dans la grande ville de Chicago grâce à son talent s'aimaient comme au premier jour. Seul ombre au tableau ? La secrétaire de mon père un peu trop présente au goût de ma mère. Tellement présente que le jour où j'ai fêté mes douze ans, mes parents m'ont annoncé qu'ils avaient décidé de divorcer et ma mère a quitter la Hongrie pour aller s'installer à Princeton dans le New Jersey, loin de mon père et de sa nouvelle compagne. Quand à moi.. Je suis restée en Hongrie, avec mon père, non pas par choix, mais surtout parce que ma mère voulait que je termine correctement mes études avant de venir la rejoindre à Princeton. C'est ainsi, dans l'optique de faire plaisir à ma mère et surtout dans celle de réussir ma vie que je me suis donnée à fond dans mes études jusqu'à l'obtention de mon premier diplôme. Pour autant, ce n'est pas parce que je suis restée chez mon père et sa nouvelle femme que j'ai accepté la relation de ce dernier. Non évidemment je lui en ai voulu et je lui en veux encore aujourd'hui. D'ailleurs, je n'ai jamais adressé la parole à sa nouvelle femme et lui, moins je lui parle mieux c'est. Toujours en opposition avec lui, je l'étais encore plus quand j'ai rencontré Mikelos. Mon père ne le supportait pas et moi je voyais en lui le moyen de faire enrager mon paternel, tout en pouvant me confier à ce jeune homme de mon âge quand je le voulais. Tant et si bien, que malgré le désaccord de mon père, Mikelos et moi sommes dans un premier temps devenus meilleurs amis, puis par la suite amants avant de nous unir l'un à l'autre à l'âge de dix huit ans. Si jeune me direz-vous ? Trop jeune oui ! Surtout pour divorcer après quatre ans, dont deux ans de calvaire atroce. Si tout allait bien entre Mikelos et moi durant nos premières années de mariage, tout à basculé quand j'ai compris que ce dernier me trompait avec une de mes amies. Ne voulant pas revivre le même cauchemar que ma mère avait vécu avec mon père, je demanda à Mikelos de choisir entre cette fille et moi. Mais voila que la réponse que j'attendais ne vint pas de suite, non, au lieu de ça, Mikelos se mit à me frapper violemment, en plein visage, tout en m'insultant de tout les noms. Puis une fois qu'il eut terminé de me battre, s'en suivit des cris et des menaces de sa part. D'après lui, je n'avais pas le droit de lui imposer de faire un choix, je devais faire ce que lui me disait de faire et fermer ma gu*ule, c'est tout. Comme si j'allais me laisser faire indéfiniment par un macho pareil. Mais alors que j'étais entrain de faire mes affaires, quelques heures après, Mikelos vint vers moi en larme pour s'excuser. D'abord dubitative, puis effrayée, je fini par lui pardonner une première fois au bout de plusieurs minutes d'explications. J'ai bien dis une première fois, parce qu'évidemment vous vous doutez bien que celui-ci ne s'est pas arrêté ici. Non, il a de nouveau levé la main sur moi par la suite et il a même osé faire plus que ça d'ailleurs. Un soir, alors qu'après une énième tromperie de sa part, je refusa de me donner à lui, ce dernier vint carrément abuser de moi de force. Comment j'ai réussi à m'en sortir ? Grâce à l'aide d'une assistante sociale. Un soir, alors que mon ex mari était rentré chez nous en état d'ébriété, il m'a frappé comme à son habitude, pour aucunes raisons, pendant plusieurs longues minutes avant d'abuser de moi, sans aucunes compassions. Il aura fallu que je fasse semblant d'être inconsciente pour qu'enfin il arrête et attendre que ce dernier quitte la maison pour appeler les secours, tant bien que mal. Une fois à l'hôpital, j'ai rencontré cette assistante sociale à qui j'ai tout avoué du calvaire que j'ai vécu. A l'hôpital, je n'ai eu que la visite de cette assistante sociale et de ma mère, venue en urgence à Chicago pour me voir. Mon père quand à lui, je n'en ai plus jamais entendu parler depuis que je me suis mariée à Mikelos. Une fois soignée, j'ai quitté Chicago en compagnie de ma mère pour aller vivre à Princeton avec elle. C'était il y a un an et depuis j'ai recommencé à vivre comme toutes les jeunes femmes de mon âge. J'ai un nouveau travail : Je suis devenue styliste comme ma mère et en outre j'ai ouvert mon propre magasin. Quand je ne travaille pas, je suis surveillante à l'université de Princeton. Côté cœur, je suis toujours célibataire et même si j'ai beaucoup souffert à cause de mon ex, même si j'ai peur de m'engager à nouveau dans une relation amoureuse sérieuse, je rêve encore un jour de trouver l'homme qui est fait pour moi. Avec l'argent des dommages et intérêts que mon ex mari a dû payer pour tout ce qu'il m'a fait subir, je me suis payée ma propre villa. Évidemment ce dernier ne sait pas où j'habite et quand bien même il le saurait, il n'a plus le droit de m'approcher. D'ailleurs il n'a même pas le droit de mettre les pieds dans le New Jersey. »

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